En 2008, alors qu’Opteven est encore une filiale du Royal Automobile Club, l’entreprise lyonnaise se retrouve face à un tournant stratégique majeur. Ce n'est pas la crise financière qui est en cause, mais des concurrents qui projettent de la racheter. Face à cette situation, son PDG, Jean-Matthieu Biseau, prend une décision audacieuse : acquérir Opteven, entreprise présente dans le Millésime FPCI Altaroc Odyssey 2021.
« Nous n’avions pas les moyens financiers personnels pour racheter l’entreprise », confie-t-il. C’est ainsi qu’il s’est tourné vers le Private Equity, par le biais d’un leveraged buy-out (LBO). L’opération est couronnée de succès !
« Stabilité du management et de la stratégie. »
Le travail et l’accompagnement du fonds d’investissement ayant été bénéfiques, Opteven actionnera à nouveau le levier du Private Equity… à trois reprises ! Depuis près de vingt ans, l’entreprise appuie ainsi sa croissance sur des levées de fonds.
Opteven a tiré parti de l’expertise des fonds, notamment pour lancer des projets innovants de data, d’intelligence artificielle (IA) et de responsabilité sociétale (RSE), un sujet grandissant dans son secteur, celui de l’automobile. « Ces sujets nécessitent une réelle expertise que nous n’avions pas en interne. L’accompagnement des équipes spécialisées de Seven2 a été déterminant. »
Le développement de l'entreprise a également été soutenu par une croissance organique, elle-même alimentée par l’expansion de certains de ses clients comme Volkswagen. « Nous n’avons pas opéré de changements majeurs. Au contraire, nous avons joué sur une grande stabilité du management et de la stratégie. »
Une ouverture internationale épaulée par le fonds
Une base stable qui a favorisé par la suite le développement de projets plus ambitieux. En 2014, Opteven a pris un nouveau virage en réalisant sa deuxième levée de fonds pour s'ouvrir les portes du Royaume-Uni en acquérant une entreprise. « L’expérience du fonds nous a été particulièrement précieuse sur cette croissance externe. Elle nous a permis d'identifier et de lever les doutes sur des risques pour avancer. »
Opteven a poursuivi son internationalisation avec l’Italie, l’Espagne et l’Allemagne. « Nous avons une stratégie de petites acquisitions dans différents pays européens. Nous aimerions encore continuer à en faire quelques-unes sur les prochaines années, avant d’opter pour des acquisitions plus importantes et plus transformantes », explique-t-il dans une interview accordée à Altaroc.
Des ambitions internationales qui s’expliquent par des perspectives de croissance de 15 % par an, contre moins de 10 % en France où le marché est saturé, et qui ne se font pas au détriment d’un développement en France. L’entreprise a ouvert en 2024 un site satellite près de son siège, au Puy-en-Velay (Haute-Loire), embauchant par la même occasion cent CDI.
Un levier de transformation et de performance durable
Expansion locale et internationale, projets exigeants en technicité – IA, data, RSE –, Opteven n’a pas seulement trouvé dans le Private Equity un moyen de s’affranchir de sa maison-mère, mais un véritable levier de transformation. « L’un des apports principaux du fonds est de monter d’un cran le niveau d’ambition. Au moment de fixer les objectifs, on se disait que nous n'y arriverions jamais… mais nous y sommes toujours parvenus. Cela montre bien que la stratégie était la bonne. »
En apportant expertise, vision stratégique et accompagnement opérationnel, le Private Equity ne se limite pas à financer des entreprises : il leur permet d’atteindre un niveau de performance qu’elles n’auraient peut-être pas envisagé seules. Cette dynamique de transformation génère non seulement de la croissance, mais aussi des rendements solides et durables pour les investisseurs. Un modèle gagnant-gagnant qui fait du Private Equity à la fois un vecteur stratégique de développement et un choix idéal pour épargner sur le long terme, notamment dans le cadre d’un plan de retraite.
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Opteven : une marque blanche au service de l’automobile
Inconnu du grand public, Opteven est pourtant un acteur clé de l’écosystème automobile. Leader européen des garanties automobile, l’entreprise opère en B2B2C et commercialise des solutions d'assurance, de garantie, d’assistance et de prise en charge de réparations pour une large gamme de véhicules : voitures, motos, camping-cars et utilitaires.
« Nous pouvons être comparés à un service d’avant vente et de réparation automobile », résume Jean-Matthieu Biseau. Pour ce faire, Opteven s’appuie sur un réseau de partenaires professionnels – concessionnaires, garagistes et courtiers – qui proposent directement ses services aux conducteurs.
« L’un des apports principaux du fonds est de monter d’un cran le niveau d’ambition. »
L’info en +
Implantation en zone semi-rurale : un pari gagnant ?
« En 2022, notre plateforme téléphonique de Villeurbanne a subi l’effet post-Covid avec des difficultés à recruter et une augmentation du turn-over et de l’absentéisme. Parallèlement, nous avions une problématique grandissante avec de jeunes candidats qui n’avaient pas le permis, mais que nous embauchons pour conseiller des automobilistes », retrace Jean-Matthieu Biseau.
Et, au milieu de ces défis, le bâtiment de Villeurbanne devenait trop exigu pour répondre à la demande croissante d’Opteven. Après avoir étudié une implantation dans une métropole régionale, dont le bassin d'emploi s'est avéré similaire à celui de Lyon, l’entreprise s’est tournée vers les zones semi-rurales.
C’est ainsi qu’en février 2024 la plateforme téléphonique du Puy-en-Velay a été inaugurée. En quelques mois, une centaine de CDI ont été recrutés. Au-delà de trouver des personnes connaissant la voiture, Opteven a trouvé davantage de fidélité et de maturité dans ses recrutements. « Il est encore tôt pour le dire, mais il semble que nous ayons eu une bonne idée ! »