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Le processus de dealflow d'Altaroc

Épisode
7
5:14mn

Résumé

Louis Flamand Chief Investment Officer d'Altaroc souligne l'importance de critères rigoureux dans le processus de sélection des fonds. Altaroc privilégie des firmes de taille significative, avec une longue histoire et expertise sectorielle, des ressources opérationnelles internes, un track-record solide, et un alignement d'intérêt fort via un engagement financier conséquent de la part des gérants.

Transcription écrite

Il y a plus de 5 000 fonds de Private Equity dans le monde et il est donc très important d'établir des critères clairs pour filtrer notre dealflow et ne retenir de façon disciplinée que les opportunités dans lesquelles nous avons envie d'investir. Tout d'abord, nous ne ciblons que des fonds d'une taille supérieure ou égale à 1 milliard. Les fonds de taille plus petite sont gérés par des petites équipes, avec donc un risque plus élevé car le départ d'un ou deux hommes clés peut être catastrophique. Une exception pourrait être un fonds de taille plus petite, géré par une grosse plateforme de Private Equity très établie, car en cas de problème, la grosse plateforme dispose de nombreuses ressources. Deuxièmement, il faut du temps pour bâtir une firme de Private Equity institutionnalisée avec toutes les expertises que l'on recherche expertise sectorielle, expertise opérationnelle, processus interne de grande qualité, etc. Nous cherchons donc des firmes qui ont au moins 25 ans d'histoire. Nous n'investissons que dans des firmes qui ont mis en place une culture, des processus, une gouvernance et dont les dynamiques d'équipe sont positives. Nous voulons aussi nous assurer que les successions à la tête de la firme ont été bien préparées et communiquées dans la durée. Troisièmement, il nous faut un track-record indiscutable et profond pour réduire notre risque et pouvoir analyser la performance passée. Nous voulons donc investir dans des stratégies qui ont au moins 20 ans de visibilité cash en cash et il faut analyser en détail ce track-record.

Un gérant peut avoir une performance passée excellente, mais ce n'est pas une force si elle a été générée par des partners qui ont quitté la firme ou deuxièmement, via une stratégie que le gérant ne cible plus, ou troisièmement, par exemple via seulement un ou deux très grands succès avec une très forte volatilité de retour. Ces deux derniers critères d'histoire de la firme et la stratégie sont plus faciles à respecter dans le marché le plus mature et le plus profond, les États-Unis qu'en Europe, par exemple. On pourra donc peut-être investir dans des fonds de très grande qualité en Europe qui ne remplissent pas parfaitement ces critères. Par ailleurs, la spécialisation sectorielle est globalement récente en Private Equity, si bien qu'on pourra aussi investir dans des fonds sectoriels spécialisés dans le logiciel ou la santé par exemple, qui n'ont pas exactement 20 années d'histoire. Nous avons aussi défini des critères d'organisation. Tout d'abord des critères de taille d'équipe, car nous cherchons à investir dans des firmes de Private Equity très solides, dont le succès repose sur de nombreuses ressources et non sur un nombre trop limité d'individus clés dont le départ pourrait remettre en question la pérennité de la firme. Donc, premier critère un minimum de 3 milliards d'actifs sous gestion. Deuxième critère une équipe qui compte au moins 50 professionnels.

Troisième critère un minimum de cinq partners seniors présents dans la firme de longue date. Ensuite, nous avons établi des critères de qualité organisationnelle dans une industrie du Private Equity de plus en plus compétitive. Nous voulons investir avec des gérants qui se différencient grâce à deux éléments majeurs : 1. Une spécialisation sectorielle dans un ou plusieurs de nos secteurs de prédilection. Nous pensons que l'expertise sectorielle donne un avantage compétitif important en termes de sourcing et de création de valeur et que les gérants généralistes représentent le Private Equity du passé. Deuxièmement, des ressources opérationnelles en interne, en plus des équipes d'investissement, donc des professionnels qui font partie des effectifs de la firme de Private Equity et sont capables de créer de la valeur opérationnelle dans les sociétés du portefeuille, voire d'aider de façon très pratique les managers sur tout un spectre d'expertise. Dans un environnement Private Equity de plus en plus concurrentiel, il est difficile de délivrer des retours significativement supérieurs à la moyenne. Pourtant, les fonds du premier quartile génèrent toujours des performances significativement supérieures à la moyenne du Private Equity. Si je regarde la performance des Millésimes matures de 2000 à 2013 pour le LBO et le Growth Equity mondiale, selon Preqin, qui est l'une des bases de données référence en Private Equity, il fallait en moyenne générer un TRI net de plus de 24 % pour être dans le premier quartile, c’est-à-dire pour 75 % des fonds de l'échantillon de Preqin et 24 % net, c'est 800 bip de plus que la performance moyenne pour ce Millésime 2000 à 2013.

Un écart type assez exceptionnel qu'on ne retrouve pas dans les marchés côtés où un bon gérant bat rarement le marché de plus de 150 bips par an pendant seulement quelques années. Nous sommes convaincus, comme les meilleurs institutionnels, qu'un gérant qui ne peut pas mettre en avant des fortes expertises sectorielles et opérationnelles aura beaucoup de mal à convaincre des équipes de management de travailler avec lui et aura beaucoup de mal à créer beaucoup de valeur et donc de l'alpha. Enfin, nous cherchons des fonds dans lesquels l'engagement financier du gérant est important pour créer un alignement d'intérêt fort entre nos clients et nos gérants en portefeuille. Nous voulons que les gérants avec qui nous investissons aient une part significative de leurs ressources financières investies dans leurs fonds. Il faut vérifier que ce ne sont pas que les deux fondateurs de la firme, par exemple, qui financent la quasi-totalité de l'investissement du gérant. Tous les partenaires clés doivent investir et il faut en fait aussi faire attention à ce que cet investissement de l'équipe ne représente pas une part trop importante de leur richesse personnelle, car on a vu dans certains cas que ça pouvait rendre le gérant trop frileux, trop prudent et avoir un impact négatif sur la performance des fonds.

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