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Comprendre le Private Equity

Est-ce le bon moment d'investir en Private Equity

Épisode
7
6:24mn

Résumé

Frédéric Stolar explique que dans le Private Equity il n'y a pas de market timing à proprement parler en raison de l'investissement échelonné sur cinq ans et des sorties similaires, ce qui lisse les points d'entrée et de sortie. Ce sont les gérants qui décident de quand acheter et vendre les sociétés.

Transcription écrite

Frederic Stolar : Alors on me pose souvent la question Frédéric, est-ce que c'est un bon moment pour investir en Private Equity ? Quelque part, c'est la question fondamentale posée du market timing. Est-ce qu'il y a un market timing dans le monde du Private Equity ? La réponse est non. Il n'y a pas de market timing en Private Equity et je vais expliquer pourquoi. Lorsque vous vous engagez dans un fonds de Private Equity ou dans un portefeuille de fonds comme Altaroc, on l'a expliqué souvent, votre capital va être tiré à hauteur de 20 % par an pendant cinq ans avec ces capitaux et les fonds sous jacents achètent des sociétés. Ça veut donc dire que vous allez avoir cinq points d'entrée sur le marché. Les fonds sous jacents vont acheter des sociétés en 2023, en 24 ans, 25 ans, 26 sur 27 et quelque part, vous allez avoir cinq points de market timing d'entrée sur les marchés. Ensuite, les fonds sous jacents vont vendre vos sociétés. Si je fais simple, les sociétés achetées en 2023 vont être vendues en moyenne cinq ans plus tard. Elles vont être vendues en 2028 pour 20 % du portefeuille. Donc vous aurez, en termes de market timing sur la sortie 20 % du portefeuille vendu en 28, 20 % en 29, 20 % en 2030, en 31 et en 32, vous aurez cinq points de sortie, chacun pondéré de 20 %. Donc ce qu'on voit, c'est que dans un portefeuille comme Altaroc, il y a un brassage, il y a un lissage naturel, vous avez cinq points d'entrée et vous avez cinq points de sortie, donc vous ne pouvez pas gérer le market timing.

Frederic Stolar : Ce sont les fonds sous jacents qui le gèrent pour vous. Donc ce brassage naturel fait que pour des raisons mécaniques, vous ne choisissez ni votre point d'entrée ni votre point de sortie. Il est lissé de par la construction du millésime. Bon, ça c'est un premier point. Donc, contrairement au marchés cotés où vous pouvez décider, je rentre maintenant et je sors au moment de votre choix. Dans le monde du Private Equity, dans le monde des fonds de Private Equity et des portefeuilles de fonds, ça n'est pas possible. Vous avez ce brassage naturel des cinq points d'entrée, suivi des cinq points de sortie, le tout sur dix ans d'un cycle économique. Donc il n'y a pas de notion de market timing. Maintenant, quand vous regardez la façon dont les grands institutionnels ou les familles les plus fortunés investissent, elles ne font pas de market timing, Elles investissent à peu près tous les ans les mêmes sommes, de façon disciplinée, de façon méthodique, parce qu'il y a une chose qu'elles font. Elles savent qu'il peut y avoir des écarts de performance d'un millésime à l'autre. Eh bien, la seule chose qu'elles puissent faire, c'est lisser leur portefeuille, lisser la construction de leur portefeuille sur des durées longues. Et donc elles investissent tous les ans pour construire et s'exposer de façon permanente à différents millésimes de Private Equity. Donc aucun institutionnel ni aucune famille sophistiquée ne fait de market timing en matière de Private Equity. Alors pour ceux qui à la fin de cette explication, me pose encore la question, mais Fred, il y a quand même de meilleurs moments quand on regarde l'histoire économique, quand on regarde l'histoire des 50 dernières années, il y a eu de meilleurs millésimes que d'autres.

Frederic Stolar : Oui, il y a eu de meilleurs millésimes que d'autres. Alors si on essaye de trouver une corrélation, qu'est ce qui a justifié qu'il y ait eu de meilleurs millésimes que d'autres ? Ce sur quoi les professionnels s'accordent, c'est que quelque part, les meilleurs millésimes, si tant est qu'on veuille essayer de faire un peu de market timing, les meilleurs millésimes, c'est les millésimes construits en entrée de crise. C'est vrai. Pourquoi ? Donc vous regardez le Private Equity mondial en 2001 ou le Private Equity mondial en 2008. À ces moments-là, je rappelle que les marchés cotés ont fait -50, que ce soit le CAC ou le MSCI, on est sur -50. Le Private Equity mondial en 2001 a fait en moyenne 20 % et en 2008 en moyenne 20 %. Donc les meilleurs millésimes de Private Equity mondiaux ont été faits en 2001 et en 2008 de façon assez contracyclique avec les marchés. D'où l'intérêt d'investir. Il y a une vraie décorrélation. Pourquoi ? Parce que c'étaient les moments où les performances des sociétés sous jacentes étaient plus faibles. Mais surtout, c'était les moments où les multiples d'entrée, les prix d'acquisition payés par les fonds de Private Equity étaient les plus bas. Je rappelle pour ceux que ça intéresse qu'une très belle société industrielle, en LBO en 2007, avant la crise, une société qui faisait 500 millions de chiffre d'affaires qui croissait à 5 % par an, qui faisait 15 % de marge d'Ebitda, ça se payait en moyenne douze fois l'EBITDA, la même société en 2008, post Lehman va se payer sept fois l'EBITDA d'un EBITDA dégradé.

Frederic Stolar : C’est-à-dire qu'en valeur d'entreprise, la valeur d'entreprise a pratiquement été divisée par deux. Pourquoi on passe de 12 à 7? Parce qu'il n'y a plus d'acheteurs ? Parce que tout le monde est parti. Parce que tout le monde a peur, parce qu'il n'y a plus ou peu de financement bancaire. Donc pour les fonds de Private Equity courageux qui ont eu la vision et le courage d'acheter des actifs d'exception à des moments complexes du cycle. C'est vrai qu'à ces moments-là, il y a eu un effet vertueux d'oser investir à ces moments complexes en vue de détention longue des actifs. Donc, pour ceux qui seraient tentés, en dépit de tout ce que j'ai dit, de timer le marché, si vous pensez qu'on rentre à un moment économique, de récession ou de difficulté, c'est probablement un moment intéressant pour investir parce qu'il s'accompagne d'une baisse des prix. Alors, c'est vrai que la plupart des gérants de Private Equity avec lesquels chez lesquels on investit, ont une conviction assez forte que le moment actuel est propice. Les valorisations ont baissé. Ce sont des moments intéressants pour investir, donc bien qu'ils n'osent pas le dire de façon déguisée, que vous disent-ils? Que le market timing est un peu plus propice que sur les 5 à 10 années passées? Voilà, j'espère vous avoir éclairé sur ces enjeux de market timing.

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