L’évaluation centrale du rapport repose sur les données d’EcoVadis couvrant ici plus de 133 000 évaluations carbone de 83 000 entreprises mondiales, complétées par l’expertise statistique et analytique de BCG pour identifier les principaux leviers d’amélioration, selon les secteurs et les zones géographiques. C’est donc 500 milliards de dollars annuels qui pourraient s’abattre sur les entreprises de toutes tailles à travers le monde, si elles venaient à ignorer les émissions associées aux chaînes de production (Scope 3).
Pour rappel, les émissions de gaz à effet de serre d’une entreprise sont classées en trois catégories. Le Scope 1 correspond aux émissions directes, celles qui proviennent des activités de l’entreprise (usines, véhicules, chaudières). Le Scope 2 couvre les émissions indirectes liées à l’énergie achetée, comme l’électricité. Enfin, le Scope 3 inclut toutes les autres émissions indirectes de la chaîne de valeur (fournisseurs, transport, utilisation et fin de vie des produits). En règle générale, les émissions de Scope 3 dépassent de 21 fois celles des Scopes 1 et 2 combinés. Cependant, seulement 24 % des entreprises les déclarent, et à peine 8 % se fixent des objectifs de réduction. En France, 33 % les déclarent, mais seulement 11 % s’engagent dans la fixation d’objectifs.
Face à ce constat, l’entreprise française et le cabinet américain donnent 5 actions pour passer de la sensibilisation à l’action concrète :
- Impliquer les fournisseurs sur l’importance de l’effort climatique et mettre en place des projets conjoints de réduction des émissions.
- Instituer une équipe dédiée pour diriger l’agenda bas-carbone à l’échelle de l’entreprise.
- Mettre en place un inventaire de gaz à effet de serre, avec suivi des opérations.
- Élaborer un plan global pour évoluer vers un modèle économique bas-carbone.
- Allouer un budget précis pour soutenir les initiatives de décarbonation.
« Les implications financières de l’inaction climatique sont claires, mais les opportunités le sont tout autant. En ciblant les émissions de Scope 3, les entreprises peuvent non seulement protéger leur rentabilité mais aussi renforcer leur chaîne logistique. Il est temps d’agir, le levier le plus efficace étant chez les fournisseurs, qui génèrent la majorité des émissions », affirme Pierre-François Thaler, co-fondateur et co-CEO d’EcoVadis.